Podcast audio – le petit guide du débutant

Ressorti des archives, cet article publié à l’origine sur le site de NoWatch.net reste assez intéressant pour ceux qui veulent se lancer dans l’aventure du podcast audio. Je le re-publie tel quel pour ceux auxquels ça pourrait être utile, et je le mettrai sans doute à jour à l’avenir, pour qu’il reste une référence valable.

[MAJ octobre 2016 : nouveaux outils logiciels d’enregistrement]

Salut à tous !

Depuis que j’ai commencé le podcast, je reçois plusieurs fois pas mois la même question : un auditeur, curieux et particulièrement motivé, cherche à savoir ce dont il aurait besoin pour débuter. Enregistrement, montage, publication… tout ça n’est pas forcément simple, et mon premier conseil est toujours de faire des recherches soi-même sur le web (il y a plein d’infos et d’explications, et rien ne remplace la connaissance qu’on acquiert en faisant les choses soi-même). Mais je donne aussi une liste qui peut servir de très bon point de départ, voir de “package complet” pour débuter.

Voici donc cette liste, agrémentée de quelques explications, en espérant qu’elle réponde aux questions que se posent certains d’entre vous. A noter que je parle de podcasts audio uniquement ; pour un podcast vidéo, il faut multiplier le temps, l’énergie et le matériel nécessaire par… beaucoup ! 🙂

 

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Podcast audio – le petit guide du débutant

 

Avant même de commencer, il faut :

  • De la motivation, parce que ça sera plus dur que vous ne l’imaginez.
  • Du temps, parce que ça prendra plus de temps que vous ne l’imaginez.
  • Rester raisonnable. On peut commencer à un épisode par mois et augmenter la fréquence, le contraire est moins facile. Le pire étant de se lancer tête baissée dans un rythme qu’on ne peut pas tenir, et de s’épuiser en route. Nombre de podcasts meurent après trois ou quatre épisodes.
  • Un but. Sachez ce que vous voulez faire, visez un sujet particulier et travaillez un minimum votre émission. Le mieux est de parler d’un sujet qu’on maîtrise, pour apporter de base une valeur d’information à vos auditeurs. Vous n’avez pas besoin d’être parfait (personne ne l’est jamais, et surtout pas au début), mais un minimum de rigueur vous aidera beaucoup à l’enregistrement.
  • Un peu d’argent. Il est possible tout faire au système D, mais il n’y a pas de miracle, et vous aurez très vite envie (et besoin) de dépenser au moins quelques dizaines d’euros, voir un peu plus. Une broutille, pour créer un média diffusé dans le monde entier !

Etape 1, l’enregistrement :

  • Ca vous paraîtra peut-être étrange, mais le moyen le plus simple est généralement de passer par Skype, même si on habite juste à coté de ses co-animateurs. Même si vous voulez le faire tous ensemble dans la même pièce, il sera sans doute plus facile et moins cher d’avoir chacun son ordinateur et son micro. Bien sûr ça n’est pas obligatoire, mais ça simplifie largement la prise de son. Je pars ici de ce principe (chacun à son ordinateur, à distance ou tous réunis).
    • [MAJ octobre 2016] Beaucoup me posent la question de l’utilisation d’outils de chat vocaux type Discord. Ils fonctionnent très bien pour discuter, mais l’enregistrement est plus complexe (et ne présentent pas vraiment d’avantages sérieux sur Skype). Je ne le recommande pas (encore?) pour débuter.
  • Un micro-casque de qualité correcte suffit. Si vous avez chez vous un modèle à 40 ou 50 euros, ça sera sans doute acceptable pour débuter (la marque Plantronics en fabrique une tripotée, et ils sont généralement très bons). Un modèle moins cher (ou un casque d’iPhone par exemple) peut faire l’affaire, mais la qualité en souffrira pas mal. Un micro intégré au portable ou un micro de webcam, c’est la catastrophe. Ils sont réglés pour capter le son de la pièce entière, et ça se ressentira largement à l’écoute.
  • Beaucoup de gens conseillent des micros de meilleure qualité, comme le Zoom H2 ou le Blue Yeti (ou même des micros professionnels). Ces micros sont très bons, mais ils sont aussi très sensibles, et vous aurez besoin de beaucoup de travail et d’attention pour ne pas avoir de bruits parasites (grincements de chaise ou clics de souris par exemple). Personnellement, je conseillerai plutôt un micro de scène du type Shure SM58 ou Senheizer e815 (qui ne captent que ce qui est juste à coté), avec un adaptateur USB du type Blue Icicle. Dans tous les cas, le prix est un peu plus élevé.
  • Une fois que tout le monde a son micro, le producteur lance Skype et appelle tout le monde en conférence. Pour l’enregistrement de la conversation elle-même, Powergramo (sur PC, version pro) ou Call Recorder (sur Mac) sont les solutions les plus simples à mon sens. Ils vous permettront notamment d’avoir deux canaux séparés (vous d’un coté, les autres de l’autre) ce qui sera un atout précieux pour équilibrer les volumes et corriger les défauts au montage. Ces deux logiciels sont payants, mais les autres solutions pour enregistrer Skype sont généralement beaucoup plus complexes et ne fonctionnent pas mieux.
    • [MAJ octobre 2016] Powergramo ne fonctionne plus à ce jour, je lui préfère donc MP3 Skype Recorder, voir Voice Meeter, version “banana” (une “table de mixage virtuelle” beaucoup plus complexe, mais plus flexible). Sur Mac, Call Recorder fonctionne toujours, mais Audio Hijack Pro offre plus de possibilités (avec toujours plus de complexité). Dans les deux cas, je recommanderais l’outil simple pour débuter.
  • A noter que si vous tenez malgré tout à enregistrer à plusieurs dans la même pièce, les Zoom H2 ou Blue Yeti évoqués précédemment sont sans doute les solutions les plus simples… Au delà de ça, on se lance dans les multiples micros avec tables de mixage, et ça n’est plus du domaine d’un article d’introduction.

Etape 2, le montage :

  • Une fois votre fichier source enregistré et exporté, vous aurez besoin d’un logiciel pour faire le montage. Deux possibilités : le gratuit et le payant.
  • En gratuit, il y a Audacity (un projet open source), qui est extrêmement basique mais qui fonctionne très bien. Il ne vous permettra pas de faire des merveilles, mais il a le mérite d’exister, et il est disponible sur PC et sur Mac. A noter que si vous êtes sur Mac, Garage Band sera sans doute une meilleure alternative. Je ne le trouve pas idéal, mais il est meilleur qu’Audacity si vous voulez fignoler un peu.
  • Dans les options payantes, il n’y a pour moi qu’un seul choix vraiment valable et supérieur aux autres : Sony Vegas (PC uniquement). Il existe des versions à partir de moins de 80€, et des versions d’essai d’un mois. Le logiciel est présenté comme faisant du montage vidéo, mais il gère très bien le montage audio, et c’est à mon sens de loin le plus convivial et agréable à utiliser (et j’en ai testé !). Il vous fera gagner un temps précieux, surtout si vous voulez faire un montage un tout peu plus complexe.

Etape 3, la publication :

  • Maintenant que vous avez créé le MP3 (80kbps / stéréo jointe suffira en qualité dans la majorité des cas), il vous faut remplir les champs de donnée (metadata). J’utilise Tag & Rename, qui rebutera peut-être certains d’entre vous par son interface brouillonne (et le fait qu’il soit payant). Je l’aime beaucoup, mais ça n’est pas pour tout le monde. Si vous voulez une solution plus simple, iTunes, disponible sur PC et Mac, fonctionnera très bien (importer le fichier MP3 puis clic droit et “obtenir les information”).
  • Ensuite il vous faudra éditer votre flux RSS, qui est le coeur de votre podcast (si vous ne savez pas de quoi il s’agit, je vous encourage à nouveau à faire des recherches sur le web, parce que c’est un point essentiel et il faut le comprendre). Pour ça, un simple éditeur de texte comme Notepad ou TextEdit (intégrés à Windows et MacOS respectivement) peut suffire. Il vous faudra néanmoins comprendre la structure du fichier, ce qui s’apparente un peu à du codage de page web. Je l’ai fait comme ça pendant des mois et ça a l’avantage d’être gratuit, mais préparez-vous tout de même à une bonne séance de prise de tête si vous n’avez pas l’habitude.
  • Il y a aussi des logiciels qui automatiseront ces opérations et vous fourniront une interface graphique salutaire (ça reste un poil complexe, mais on a moins “les mains dans le cambouis”). Ils sont payants, mais c’est un des achats que je recommande vraiment pour éviter les erreurs en rafale. Feed For All sur PC et Mac ne jouit pas de l’interface la plus intuitive, mais il est d’un niveau acceptable et fonctionne très bien. Feeder, sur Mac uniquement, est un peu plus complet et plus simple d’utilisation.

Etape 4, l’hébergement et la présence sur le web :

  • Ce qu’oublient beaucoup de gens, c’est que pour que les auditeurs puissent télécharger votre émission, il faut mettre son flux RSS et ses fichiers “quelque part” sur la toile ! Il est tout à fait possible d’utiliser des solutions gratuites, en mélangeant l’hébergement de votre FAI, Blip.tv, blogspot et d’autres, et ça suffit certainement au début. Personnellement, j’ai préferé tout de suite une solution un peu plus complexe (mais c’est parce que je suis maniaque) : l’hébergement géré soi-même. On paye un nom de domaine, un espace chez un hébergeur, et on gère les fichiers et le site. Je recommande OVH, chez qui je suis depuis des années, et qui suffira à la majorité des gens. Dans tous les cas, il faudra encore pas mal de recherches si vous ne vous y connaissez pas déjà un minimum.
  • Pour ce qui est des réseaux sociaux, dans un premier temps il ne me parait indispensable d’être sur Twitter ou de vous créer une page de fan Facebook si vous n’y êtes pas déjà habitués. C’est facile à commencer, mais il faut ensuite les alimenter et ça prend du temps… Commencez petit et grossissez, c’est plus prudent. A la limite, vous pouvez réserver votre nom sur Twitter et vous lancer au bout de quelques épisodes si la chose vous motive.
  • Comment faire la promo alors, me direz-vous ? Ne vous laissez pas attirer par les sirènes des réseaux sociaux : si personne ne vous connait encore, vous n’aurez pas de “followers” sur ces réseaux, et vous dépenserez de l’énergie pour rien. Vous aurez largement le temps de faire ça plus tard ; pour moi, quand on démarre, il vaut largement mieux se concentrer sur les sites et forums et sur ces communautés actives et soudées. Quel que soit le sujet dont vous parlez, il y a des sites qui existent déjà sur le sujet et que les internautes fréquentent. Ecrivez sur les forums de ces sites, présentez votre émission avec enthousiasme, écoutez les retours des auditeurs (et ne vous laissez pas abattre par les critiques les “moins constructives”). Ecrivez aussi aux webmasters de ces sites pour leur présenter votre projet. Les podcasts tournent généralement autour de groupes de passionnés ; ce sont eux qu’il faut aller chercher avant tout.

Voila, j’espère que ce petit résumé aura un peu éclairé votre lanterne… Il y aurait encore beaucoup de choses à dire, mais je ne veux pas trop allonger un article déjà un peu imposant. Sachez aussi que ces conseils sont issus de mon expérience personnelle ; il est tout à fait possible (et probable) que d’autres aient une expérience très différente et tout aussi efficace. Prenez donc cet article pour ce qu’il est : un parmi d’autres. Et si vous avez encore des questions n’hésitez pas à les poser dans les commentaires, je ferai de mon mieux pour y répondre (voir mettre à jour l’article si nécessaire).

Bon podcasting à tous ! 🙂

 

October 26th, 2013